Dans le monde de la Data, la complexité des systèmes peut souvent ressembler à un véritable casse-tête.
Pour les entreprises, simplifier cette complexité tout en maintenant une intégration efficace des différents systèmes informatiques est un défi constant.
L'Enterprise Service Bus (ESB) offre une solution qui semble devenir de plus en plus indispensable.
Damien Albagnac, un architecte Data indépendant, avec une spécialisation en solutions ESB, nous a offert une perspective extrêmement riche sur cette approche.
Arrêter les plats de spaghettis ?
Historiquement, les tentatives de faire dialoguer différents systèmes informatiques ressemblaient à ce que Damien décrit comme un "plat de spaghetti".
Chaque nouvelle intégration nécessitait un nouveau développement spécifique. D'un point A à un point B, puis de A à C, et ainsi de suite.
Le résultat était une accumulation de flux de données allant dans toutes les directions, rendant chaque ajout ou modification d'un système extrêmement complexe et lourd à gérer.
Solution d'avenir : l'ESB
Face à cette complexité, l'approche traditionnelle a évolué vers l'utilisation de l'ESB, qui permet de centraliser et de simplifier ces interactions.
On a vu dans la présentation que, plutôt que de multiplier les liaisons directes, l'ESB introduit des "demi-pivots".
Avec l'ESB, les données ne circulent plus directement de A à B, mais passent par un bus de données central, qui redistribue ensuite l'information où nécessaire.
Cela transforme le chaos des multiples intégrations en un système plus ordonné et surtout maintenable.
Cas concret
Pour illustrer concrètement l'efficacité de l'ESB, prenons l'exemple d'un CRM.
Dans le système traditionnel, chaque validation d'un contact dans le CRM nécessiterait des mises à jour dans plusieurs autres systèmes comme l'ERP ou un outil de call center. Avec un job du CRM vers l'ERP. Puis un autre job du CRM vers le call center, etc etc.
Avec l'ESB et les demi-pivots, toutes les données pertinentes sont rassemblées dans un objet 'contact' unique, géré par l'ESB.
Si des modifications sont apportées dans le CRM, l'ESB s'assure que tous les systèmes concernés sont automatiquement mis à jour.
Non plus directement depuis le CRM, mais depuis notre objet central.
Grâce à ce qu'on appelle la gestion événementielle et les brokers de messages tels qu'ActiveMQ ou Kafka.
Pas besoin du temps réel
Cette méthode ne se limite pas à simplifier les flux de données, elle introduit également une flexibilité immense dans la gestion des systèmes d'information.
L'utilisation de l'ESB permet d'éviter la rigidité des connexions point à point et de réduire les coûts associés au "temps réel" souvent très conséquents.
D'autant que le "vrai" temps réel, n'est presque jamais ce dont a besoin un client. Avoir une mise à jour dans l'heure est bien souvent suffisant.
En intégrant des techniques asynchrones, les entreprises peuvent désormais bénéficier de mises à jour qui sont non seulement rapides mais aussi bien moins coûteuses.
En conclusion
Cette discussion m'a permis de comprendre que l'ESB n'est pas que pour du temps réel, mais aussi et surtout pour de l'asynchrone. Et que c'est tout une philosophie qui est à mettre en place.
Le passage de l'intégration directe à une architecture orientée ESB révolutionne complètement la manière dont les entreprises gèrent leurs systèmes informatiques.
Comme Damien l'a bien expliqué, l'ESB n'est pas seulement un outil, mais une méthodologie.
Pour unifier et simplifier l'intégration des systèmes d'information.
C'est une philosophie qui, lorsqu'elle est bien mise en œuvre... peut transformer radicalement l'efficacité opérationnelle d'une entreprise.
Pour aller plus loin sur les concepts (broker de messages, demi-pivots etc), je vous conseille d'écouter Damien en entier ici.
À PROPOS
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